Terres volcaniques et écologie : Anne Fornier nous apporte des réponses.

Anne est humaniste, géographe et volcanologue, engagée sur les problématiques de résilience en terres volcaniques. Elle est la fondatrice de La Fondation Volcano Active, une fondation internationale à but non lucratif dont l’objectif principal est de soutenir la recherche scientifique, le développement et la diffusion des résultats sur l’activité des volcans et leurs risques à l’échelle mondiale, l’atténuation des risques volcaniques et le soutien à l’accroissement de leurs connaissances par le biais de projets sociaux.

Pour préparer son intervention il nous semble important de partager certaines connaissances sur les volcans et les risques des populations vivant sur des terres volcaniques. Plus de 500 millions de personnes vivent directement sous la menace d’un volcan actif. Des vies humaines sont en danger, la biodiversité est en voie d’extinction, le patrimoine culturel est en péril.

Nous devons prendre conscience de cette réalité qui n’est pas une fatalité.

Les Terres volcaniques offrent un futur écologiquement vert !

1ère Partie

Saviez-vous que les volcans peuvent générer une économie dite verte ?

Les terres volcaniques sont les plus fertiles au monde. Elles sont constituées d’engrais naturels venant des éruptions qui font émerger des éléments chimiques des profondeurs de la terre. Après plusieurs années, ce sol accumule la matière organique et retient l’eau.

Cela permet de donner naissance à des écosystèmes endémiques, des plantes, une biodiversité abondante.

Un des exemples merveilleux de vie en terres volcaniques se trouve sur l’île de Lanzarote.

En effet, la pratique de la culture de la vigne s’est développée dans les zones les plus improbables à la suite des éruptions de 1730 et 1736.  Une couche de matériel expulsé de plusieurs mètres a recouvert totalement le sol.

Le mode de développement de la culture de la vigne consiste à ouvrir un trou d’environ trois mètres de diamètre par deux mètres de profondeur jusqu’à atteindre la surface du sol enterré, dans lequel la vigne est plantée avec des systèmes racinaires profonds. Souvent, le trou est accompagné d’une structure en pierre qui agit comme un brise-vent.

Dans ce paysage noir, dans ces petites cavités faites manuellement par l’homme la vigne acquiert ténacité, originalité et finesse. Le travail est effectué manuellement car la mécanisation est impossible avec ce sol si instable par sa composition. Le rendement est faible mais la qualité unique et rare. Un pur trésor naît au cœur des volcans.

Ces vins endémiques se caractérisent par un goût volcanique, minéral parfaitement équilibré par l’acidité relativement élevée qu’ils présentent.